La situation de notre pays et surtout de sa population s’aggrave dramatiquement (emploi, salaire, retraite, services publics, etc.). La politique de casse, impulsée par Nicolas Sarkozy, y est pour beaucoup. Elle est bien en phase avec les exigences du capitalisme ultra libéralisé exprimées dans le Traité de Lisbonne. Les affaires qui touchent des membres du gouvernement, et le président lui-même, ont atteint leur paroxysme avec l’affaire Woerth-Bettencourt. Les mobilisations autour notamment de la défense des retraites montrent que la colère populaire grandit contre ce pouvoir qui apparaît de plus en plus ouvertement pour ce qu’il est : un gouvernement des riches pour les riches.
Sarkozy tente de détourner l’attention en jouant sur le racisme et les peurs, en agitant plus dangereusement encore que d’habitude le spectre de l’insécurité, dont il est responsable depuis près de dix ans, soit comme ministre de l’Intérieur soit comme Président. Des députés comme Daniel Mach, en place aussi depuis bien longtemps, lui emboîtent le pas, pensant faire oublier que c’est avant tout les conséquences de leur politique que paie notre peuple. Les uns et les autres jouent voire exacerbent la phobie de « l’étranger » et de celui qui peut apparaître comme « différent », en faisant à nouveau des plus défavorisés et discriminés d’entre nous les boucs émissaires pour l’insécurité. Mais l’insécurité que connaissent les couches populaires, c’est la crise du capitalisme : le chômage, la précarité, la misère, la destruction des services publics et de la protection sociale, la dégradation de l’environnement, les attaques contre les droits et libertés démocratiques… ! Avec leurs propositions anticonstitutionnelles et leurs propos sur le retrait de la nationalité (du jamais vu depuis Vichy…) comme avec leurs affirmations et décisions sur les gens du voyage et les communautés « Rom », non seulement ils multiplient les provocations incendiaires et bafouent les droits de l’homme dont ce pays se réclame mais ils font également à nouveau le lit du Front national.
Nous rappelons ici l’article premier de la constitution française affirmant que la France assure« l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Concernant les gens du voyage et les « Roms », les déclarations et décisions démagogiques visent à stigmatiser encore un peu plus des populations qui le sont déjà suffisamment. Ces personnes ont choisi un mode de vie non sédentaire dans leur propre pays qui est la France. Parfois, elles ont été obligées de fuir leur pays d’origine à cause de la misère et des persécutions qui sont trop souvent inséparables. Dans les deux cas, leurs situations sont conformes à notre constitution et aux règles qui régissent l’Union européenne. Il convient donc de porter prioritairement l’effort sur un l’accueil et un logement, dignes de notre pays et d’une démocratie humaine, solidaire, responsable. En premier lieu, le gouvernement doit se donner les moyens de faire appliquer la loi Besson en tenant compte du volume de personnes concernées qui augmente avec les années. Se pose en particulier la réalisation d’aires d’accueil et de grand passage exigée par la loi une fois réactualisée.
Les Françaises et Français ne sont pas dupes, ils ne se laisseront pas détourner de l’essentiel. Nos partis, conscients des enjeux, unissent une nouvelle fois leur voix pour appeler à faire échec à cette campagne sécuritaire et à se mobiliser massivement notamment le 7 septembre, pour le retrait de la contre-réforme Sarkozy-Woerth-Medef et pour la défense de la retraite à 60 ans par répartition et à taux plein.
(Perpignan, le 4 août 2010)