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Déclaration du NPA 66 lors de la rencontre unitaire du 13 avril

Nous reproduisons ci-dessous la déclaration préalable faite par notre camarade Jean Boucher lors de la rencontre du 13 avril dernier dont la fédération du PCF 66 a pris l’initiative, y invitant l’ensemble des organisations du département à la gauche du PS.

Si le NPA 66 a répondu à la proposition du PCF 66 de rencontre aujourd’hui, c’est que nous estimons qu’il y a, dans cette période, une urgence particulière à reconstruire une véritable alternative à la gauche du PS pour faire face aux attaques du capitalisme. Et aussi pour faire face à une droite revancharde et à la menace de l’extrême droite. Nous sommes donc d’accord avec la lettre d’invitation de la fédé du PCF qu’il s’agit d’ « inventer une alternative aux politiques suivies aujourd’hui ». Par contre, pour nous, l’enjeu dépasse très largement le cadre des élections de 2017 auxquels est consacrée, de façon bien excessive, cette lettre. Sans nier l’importance de 2017, reconstruire une alternative clairement à la gauche du PS est un enjeu autrement plus large et fondamental. Et une alternative clairement à la gauche du PS, pour nous cela signifie logiquement d’abord clairement indépendante du PS. Une question qui a très souvent fait désaccord entre nous et les partis du Front de Gauche.

Pour préciser sur l’alternative à gauche. Il y a une crise du mouvement ouvrier et social particulièrement grave. Une crise marquée non seulement par un vide d’alternative un tant soit peu crédible et vraiment à gauche mais marquée également par une perte d’influence et de considération des classes populaires à l’égard de l’ensemble des partis de la gauche traditionnelle dans lesquels ces classes populaires se reconnaissent de moins en moins. Pour nous, ce vide ne sera comblé ni par un « sauveur suprême » ni par un meccano, un bricolage, entre forces politiques existantes à gauche. Cela dépend largement d’un mouvement en profondeur et d’ « en-bas », comme peuvent en offrir la possibilité les mobilisations en cours dans les entreprises et dans la rue [actions contre la loi Travail, « Nuit debout » …].

Nos organisations partagent un certain nombre de points en commun et nous nous retrouvons souvent ensemble dans un certain nombre de luttes. Pour nous, l’unité est un point important. Mais il faut aborder un autre point important, crucial pour la construction d’une alternative à gauche, et qui fait désaccord entre nous. Toute forme d’alliance avec le PS dans les élections ou dans les institutions ne peut que provoquer de graves illusions dans ce parti et, par conséquent, ne peut provoquer que de la désorientation et de la démoralisation parmi les classes populaires. On ne peut pas en effet d’un côté critiquer - et à juste titre - la politique du PS au gouvernement et d’un autre côté passer des accords électoraux, politiques, avec lui. Cela ne peut que provoquer de la confusion, de la démoralisation et même un rejet de la politique et de la gauche dans son ensemble – rejet qui profite largement à l’abstention et au FN. Cette politique d’alliance va à l’encontre de l’unité et de toute alternative vraiment à gauche.

Nous sommes donc en total désaccord avec les accords électoraux que vos partis ont pu passer à un moment ou un autre, et encore dernièrement aux régionales, avec le PS. Et la proposition reprise par les directions nationales du PCF et d’EELV de primaires à gauche avec le PS persiste dans ce que nous considérons être une grave erreur. Nous ne développerons pas ici sur le principe même, critiquable, des primaires – une pratique antidémocratique … Mais nous voulons insister à nouveau que l’on ne peut pas d’un côté dénoncer, comme le fait par exemple « L’Huma » [lundi 11 avril 2016], la « contre-révolution libérale » du gouvernement et d’un autre côté, participer à des primaires avec le parti qui mène au gouvernement cette contre-révolution libérale !

On pourrait a priori être d’accord avec la proposition faite dans la lettre de la fédération du PC d’ « ouvrir un espace dans lequel citoyennes et citoyens peuvent se retrouver pour dialoguer… [et] inventer une alternative aux politiques suivies aujourd’hui ». Mais, à moins de continuer à entretenir des illusions et de créer par conséquent à nouveau de dangereuses désillusions, cela ne peut se faire que si cela passe par une claire délimitation politique à l’égard du PS, par une totale indépendance à l’égard du PS qui ne se comporte aucunement comme un parti de gauche. En tout cas, en ce qui nous concerne, nous ne pourrions envisager être partie prenante de tout « espace » ou « assemblée citoyenne » – quel que soit le nom qu’on lui donne - qu’à cette condition minimum. C’est ce point que nous souhaitons souligner et clarifier préalablement aujourd’hui.


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