La crise plonge un nombre croissant de femmes dans la pauvreté et limite leurs options. La création de nouvelles destinations de tourisme sexuel est devenue une aubaine pour des réseaux sans scrupules. Une société démocratique ne peut admettre l’existence d’une réserve de femmes soumises aux caprices sexuels masculins. La transformation du corps des femmes en marchandise met en question tout progrès sur l’égalité des sexes.
Cette plateforme s’inscrit dans la continuité de l’action féministe du 26 novembre au Perthus, qui visait, entre autres, à responsabiliser les clients potentiels sur la violence qui se cache derrière l’industrie du sexe. Et plus largement, attirer l’attention du public sur le monde réel de la prostitution et la situation des personnes - des femmes en majorité, étrangères et précaires – qui y sont immergées.
Nous n’acceptons pas que cette situation perdure. Les femmes doivent avoir d’autres options afin d’accéder à une réelle indépendance économique et sociale. Le combat pour la liberté, contre la précarité de nos vies, passe par la défense du droit au travail à égalité avec les hommes. Cette plateforme est ouverte à toutes les institutions démocratiques, mouvements sociaux et, en général, toutes les personnes qui se sentent en droit de NE PAS ÈTRE prostituées comme une prérogative inaliénable du Droit Humain.
• L’élimination de toutes formes de harcèlement administratif qui expulsent de l’espace public les prostituées, et en général toutes dispositions qui les criminalisent et les rendent encore plus vulnérables.
• La régularisation des immigrées prostituées, sans obligation de dénoncer les réseaux de proxénètes et de trafiquants.
• Une police et une justice efficaces contre la traite et l’exploitation sexuelle, qui privilégient avant tout la protection des victimes et l’application de lois existantes, notamment à l’égard de la répression du proxénétisme.
• Une philosophie sociale et féministe du droit, basé sur l’égalité, responsabilisant la « clientèle », déclarant que l’achat de faveurs sexuelles est en soi une violence.
• Le plein emploi pour toutes et tous. Des programmes alternatifs, dotés de ressources budgétaires suffisantes et ouverts à la participation de la société civile, offrant un soutien juridique et psychologique, un accès aux services sociaux et publics, un accès au logement, ainsi qu’aux programmes de formation et d’insertion pour les personnes en situation de prostitution qui désirent en sortir.
• L’éducation scolaire, ainsi que la formation des administrations publiques, justice et police, dans des valeurs égalitaires et non sexistes.
• L’harmonisation de l’espace juridique européen sur la base de nos revendications.
Barcelone-Perpignan novembre 2011
Groupes promoteurs et adhésions : Collectif droits des femmes 66 - Dones d’Enllaç http://acciofeminista26n.wordpress.com