Catalogne - Soutien aux peuples pris dans le double étau du terrorisme djihadiste et des guerres impériales menées avec la complicité des tyrans locaux !

Ci-dessous la déclaration de nos camarades du NPA 34 sur les attentats en Catalogne Sud

La terreur djihadiste a encore frappé, cette fois à Barcelone et dans une ville proche, en visant une nouvelle fois la population civile réactivant le traumatisme de l’attentat de Madrid commis en mars 2004. Il se confirme ainsi que le terrorisme qui se réclame d’un islam intégriste et réactionnaire est une option criminelle à dénoncer totalement ; il est une arme de guerre contre les populations et ceux et celles qui s’en servent sont nos ennemis déclarés. Nous les combattons politiquement ici, nous soutenons ceux et celles qui les combattent aussi militairement ailleurs pour autant qu’ils/elles se revendiquent du combat des peuples pour leur libération, pour l’égalité des droits, pour la démocratie politique mais aussi sociale.

Nous ne nous leurrons cependant pas sur les causes qui produisent de telles monstruosités et qui, comme c’est le cas de ce dernier attentat, amènent une partie de la jeunesse marginalisée par la logique marchande du monde, à se réfugier dans une idéologie mortifère qu’une organisation totalitaire comme Daesh instrumentalise en amont ou en aval de ces actes. Il existe un face à face mortifère entre, d’une part, les défenseurs intégristes, quoique libéraux, d’un ordre mondial capitaliste porteur des pires inégalités et régressions sociales et des guerres impérialistes qui les propagent pour le seul bénéfice d’une minorité de l’argent et du capital, et, d’autre part, les promoteurs, parfois paradoxalement alliés au premier (Arabie Saoudite à qui l’Etat espagnol comme, entre autres, la France, vend des armes), d’un autre intégrisme, religieux, qui se propose, à partir de la faillite ou la défaite des options des gauches laïques, comme la seule réponse à la misère et aux injustices de la mondialisation marchande. Cet intégrisme djihadiste n’hésite pas, par les attentats qu’il commandite ou couvre, à exposer machiavéliquement à la vindicte islamophobe qui ravage bien des esprits l’ensemble des musulmans dans l’espoir fou et vain que ceux-ci n’auront d’autre ressource d’autodéfense que de le rejoindre ! Convergeant par-là paradoxalement avec l’extrême droite dans sa volonté de développer l’islamophobie, il est, comme celle-ci un objet politique à neutraliser.

Ce n’est pas un hasard, à ce titre, que ce terrorisme ait frappé dans une ville comme Barcelone qui est devenu le lieu emblématique en Europe d’une ouverture totale aux migrants comme l’a démontré la magnifique manifestation du 18 février dernier qui a vu y défiler 160 000 personnes aux cris de « Chez nous, c’est chez vous ». Il est tout aussi significatif que, malgré l’émotion soulevée par l’horreur sans nom qui a frappé leur ville, des dizaines de Barcelonais antifascistes et de touristes se soient, dès le lendemain de l’attentat, vivement insurgés contre les fascistes qui cherchaient à instrumentaliser l’horreur au profit de l’islamophobie, sur les lieux mêmes où elle s’est abattue.

Le NPA affirme sa pleine solidarité avec les familles des victimes et s’associe pleinement à leur douleur. Mais il ne participe pas du bal odieux des cérémonies de deuil organisées par les hypocrites dirigeants du monde, à commencer par Emmanuel Macron, qui tous portent trop de responsabilité dans ce qui déchaîne ces horreurs pour qu’on leur accorde la moindre légitimité à présider de telles manifestations solennelles de solidarité avec les victimes et leurs familles ; pour qu’on leur accorde aussi qu’il faille mettre entre parenthèses, le temps du deuil, toute expression politique, moyen grossier de faire oublier, d’une part, que leur politique est au cœur même de ce qu’est l’émergence du terrorisme et, d’autre part, qu’elle instrumentalise celui-ci pour restreindre ici les libertés. A ce titre nous réitérons que la France doit 1/abroger un état d’urgence qui sert à tout sauf à arrêter les attentats ; 2/ se retirer de tous les champs de guerre où elle intervient ; 3/ accorder l’asile à tous ceux, toutes celles qui fuient ces guerres ou la misère que l’ordre impérialiste sème tous azimuts et à retirer son appui aux tyrans qui exploitent et terrorisent leur propre peuple. C’est par-là que commence la bataille contre le terrorisme.