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Tout changer ! Les médias aussi (Réponse à la section « Midi Libre » du SNJ)

La question du rôle des médias, sans parler bien entendu des revendications de leurs salariés, est rarement traitée, pour ne pas dire jamais, lors des campagnes électorales dont les thèmes sont largement imposés par le pouvoir et les grands partis institutionnels, avec l’assentiment des patrons de presse dociles à l’égard des pouvoirs en place. Votre démarche est donc tout à fait utile pour engager le débat et mener les actions nécessaires en faveur d’un véritable pluralisme (politique, idéologique, culturel) et d’une réelle indépendance à l’égard des pouvoirs économiques et politiques, qui est une des conditions d’une information de qualité.

La lecture de votre lettre et votre plateforme « Enjeux pour l’information et les journalistes en 2012 » montre que nous partageons vos préoccupations sur le recul du pluralisme, sur la concentration galopante des moyens de production et de diffusion de l’information, sur la dégradation de l’exercice de la liberté de la presse, sur les menaces qui pèsent sur le statut des journalistes, sur leur précarité croissante, sur les pressions inadmissibles qui s’exercent sur eux, etc. L’information constitue pour nous un bien public et doit à ce titre être soustraite à l’emprise du patronat et des gouvernements, aux logiques de maximisation du profit comme aux tentatives de contrôle étatique. Et, en effet, des dispositions anti-concentration drastiques doivent être prises et appliquées.

Comme condition de cette indépendance, vous soulevez à juste titre la question du CSA, inféodé au pouvoir exécutif, qui est donc tout le contraire d’un organisme démocratique des médias – qui reste à créer. Dans ce contexte, vous soulevez aussi la question du service public de l’audiovisuel – une préoccupation que nous partageons également. Le service public de l’audiovisuel doit être refondé, libéré des logiques mercantiles, rendu indépendant du pouvoir politique et respectant les droits de l’ensemble de ses salarié(e)s.

Comme vous le savez, le NPA soutient les revendications des salarié(e)s des médias et de leurs syndicats – sans toutes les énumérer ici, dans le cadre de cette réponse : pour la reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle, pour un droit de véto contre les fusions et les concentrations, pour l’abrogation des « décrets Tasca », contre les suppressions d’emplois et la précarité, pour le respect du secret des sources, etc.

Notre présente réponse n’est évidemment pas exhaustive. En complément, je vous envoie en pièce jointe la brochure que le NPA a éditée à l’occasion de la campagne présidentielle et dans laquelle figure l’ensemble des propositions que nous soumettons à la discussion (elle est également téléchargeable : http://poutou2012.org/IMG/pdf/broch…). Plusieurs de ces propositions, d’application immédiate, s’intègrent dans le plan d’urgence sociale et démocratique que nous proposons aux travailleurs et à la population (consultables sur le site www.poutou2012.org).

Nous restons à votre disposition pour échanger nos points de vue et débattre des moyens pour faire en sorte que les propositions que nous portons en commun aboutissent.

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