Nous publions ci-dessous un article du Collectif pour une histoire franco–algérienne non falsifiée, qui s’est constitué dans les Pyrénées-Orientales et auquel participe, aux côtés d’autres organisations, le NPA66. Il rend compte d’une visite du « Centre de documentation des Français d’Algérie » - un centre, financé par l’argent des contribuables et offerts par la mairie UMP de Perpignan aux « Cercles algérianistes », une association réactionnaire qui se consacre à chanter les louanges du colonialisme raciste français… Une visite édifiante !
Mercredi 7 mai, des membres du Collectif ont effectué la visite du Centre de Documentation des Français d’Algérie à Perpignan. Ce Centre, contre lequel nous nous élevons depuis plusieurs années, et qui avait fermé ses portes le 28 Mars dernier, « exceptionnellement pour cause de travaux », alors que nous avions annoncé notre visite la veille par voie de presse.
Nous avons pu ainsi constater de visu à quoi l’argent public des impôts locaux avait servi : à une entreprise éhontée de falsification de l’histoire qui s’étale dans un lieu superbement rénové et mis à disposition par la mairie aux nostalgiques de « la belle époque des colonies ».
En effet, le ton est donné avec le premier panneau sur la colonisation où l’on peut lire : « Coloniser c’est peupler et mettre en valeur » !!! Et puis de vitrine en vitrine, on peut voyager dans « le paradis perdu » de ces Français d’Algérie qui vivaient dans la bonne humeur dans un monde d’harmonie « où les barrières sociales sont nivelées (sic) » autour des « kémias » et des boules de pétanque. Des 9 millions d’Algériens écrasés sous le joug colonial, on n’évoque que les guerres de tribus au début de la « conquête » et le bel artisanat local !!!!
Pour couronner le tout, dans le scandale et le mensonge, on peut lire sur le seul panneau consacré à la guerre « appelée d’indépendance » (sic), en guise de chiffres pour donner soi-disant un sens de la réalité, que « 90% des actions du FLN visait les Algériens eux-mêmes, que l’ALN ne comptait pas plus de 24.000 combattants mais que 225.000 musulmans servaient sous le drapeau français ».
Évidemment, les villages ravagés au napalm par l’armée française, les populations déplacées, la torture, les assassinats perpétrés par l’OAS, cela n’est bien sûr aux yeux de ces responsables « algérianistes », aveuglés par la même haine 50 ans après, que fantasmes d’esprits chagrins.
Après un tel étalage nauséabond de bonne conscience, on ne peut qu’affirmer bien haut que le combat antiraciste et anticolonialiste est plus que jamais à l’ordre du jour à Perpignan, et que notre Collectif restera mobilisé contre cette falsification de l’Histoire de nos pays.