A l’initiative du collectif Bienvenue aux migrants en Conflent (Benvimig)
Et samedi à 11h30 VERNISSAGE de l’EXPOSITION (que l’on peut visiter du 4 au 15 FEVRIER aux horaires de la médiathèque 33 rue de l’Hospice.)
(*) Vincenzo Celiberti est archéologue, chercheur au CNRS-UPVD et maître de chantier sur les fouilles de Tautaval
Pour tout contact : 0621041070 - bienvenue-migrants-conflent@riseup.net
Ce que les gouvernements européens appelle la « crise migratoire » a commencé en 2015. Elle s’est traduite par des départs massifs de personnes, hommes femmes enfants personnes âgées fuyant des théâtres de guerre, des dictatures ou des situations de misère où leurs vies étaient menacées. Le monde se rappelle ces cortèges d’arrivants, ces images d’embarcations de fortune, ou de corps échoués sur les plages de Méditerranée ( 1283 personnes sont mortes en tentant de traverser la mer Méditerranée en 2019, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), rattachée à l’ONU) ainsi que ces murs, ces barbelés érigés aux frontières d’une Europe riche et frileuse, prônant les droits de l’homme mais mais qui claque sa porte et laisse mourir des milliers de personnes au nom de ce qu’ils appellent la gestion des « flux migratoires ». Ainsi la procédure « DUBLIN » transforme en enfer la vie de ceux qui sont parvenus enfin au bout de leur voyage au prix de mille souffrances et qui se voient ballotter d’un pays à l’autre, dans l’angoisse permanente, sans pouvoir se poser…
Dans les P.-O. et en Conflent, cela s’est traduit par l’ouverture de Centres d’accueil et d’orientation (CAO), à Campôme, puis Vernet et Olette, en plus du CADA situé à Fuilla. Au total, c’est moins d’une centaine d’adultes isolés ou de familles qui sont installées à titre provisoire sur le territoire, en attente d’une décision sur leur demande d’asile. Sensibilisés à cette situation de déracinement, une poignée de citoyens du Conflent s’est mobilisée pour apporter aide et soutien, au-delà des dispositifs publics, et rompre l’isolement, créer des liens avec des personnes d’horizons si lointains et différents, qu’on qualifie de l’extérieur « de réfugiés », de « migrants », de « demandeurs d’asile ». Un élan de solidarité a permis tout d’abord de collecter des vêtements, et de proposer un moment d’accueil, pour faire mutuellement connaissance. Puis des actions concrètes se sont mises en place : cours de français, activités sportives, artistiques, conférences, fêtes et repas partagés, permanence d’accueil, etc.
Aujourd’hui, cette exposition intitulée « Eux, c’est nous », réalisée par et avec des jeunes du Centre d’accueil et d’orientation de Vernet-lès-Bains leur ouvre un espace d’expression, chaotique et puissant, à l’image de leur propre parcours. A travers des témoignages, elle aborde les conditions de leur voyage, mais aussi de l’accueil « controversé » qui leur est fait, entre dispositifs administratifs et solidarité concrète. Elle fait le choix de montrer le visage de la fraternité et de l’inclusion, par un travail réalisé par l’école de Fuilla où se côtoient des enfants d’ici et d’ailleurs, ou par la classe CLIS du collège de Prades. De même, elle fait une place à l’action du collectif Bienvenue aux Migrants en Conflent. Enfin, et surtout elle donne à voir la richesse culturelle dont toute la diversité humaine est porteuse.
Nous sommes aujourd’hui nombreux, ici et ailleurs , à refuser que continue à se perpétuer devant nos yeux cette violation des droits fondamentaux des personnes exilées, l’enfermement et la maltraitance à leur encontre, et la criminalisation la solidarité .
Décidément, oui, bienvenue aux migrants en Conflent ! « Eux c’est nous », car la solidarité n’est pas un vain mot et doit être l’expression de note humanité.