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Législatives dans les P.O. - Unité ? Quelle unité ?

Nous publions ci-dessous la déclaration faite par le représentant du NPA 66 à la réunion tenue vendredi 12 mai à la Bourse du Travail de Perpignan suite à l’appel d’anciens dirigeants de syndicats départementaux des P.O. (CGT, FSU, CFTC) pour « une candidature unique de “progrès social” dès le premier tour dans chaque circonscription » aux législatives 2017.

Les organisations politiques présentes étaient - outre le NPA - l’ERC, le PCF et EELV. Absentes PG/FI et LO, également invitées. Le responsable du parti de Jean-Luc Mélenchon avait envoyé une courte déclaration : une fin de non-recevoir, sèche…


Nous avons répondu à l’invitation de ce soir parce que nous comprenons et partageons la volonté d’unité, exprimée à sa façon par l’appel des anciens responsables syndicaux des PO. Il y a urgence à l’unité de notre camp social. Pas un pseudo « front républicain » aux contours confus et confusionnistes, mais un front uni de résistance social et politique. Une unité dans les élections (comme on avait réussi à la faire ici lors des élections régionales de 2010, malheureusement sans suite) et aussi une unité dans l’action. Comme on a pu la faire à l’occasion de la récente venue de Le Pen à Perpignan où c’est un large ensemble d’organisations qui a répondu à notre proposition de rassemblement anti-FN. Une unité de notre camp social – la vraie gauche - dans les urnes mais aussi dans les luttes, sur le terrain : dans les services, les entreprises, la rue… Là où on peut créer un rapport de force capable de faire face aux dangers annoncés.

Il y a urgence à l’unité parce que l’heure est en effet très grave. Nous savons tous ce qui nous attend : l’aggravation d’une politique ultralibérale qui va non seulement s’attaquer toujours plus aux droits sociaux mais aussi – ne l’oublions pas - aux droits démocratiques. On en a eu un avant-goût avec le 49.3, l’état d’urgence permanent, la chasse aux migrants, la répression à une échelle rarement vue dans ce pays contre de nombreux militants lors de la mobilisation contre la Loi dite « Travail ». Et une politique qui risque fort – comme l’ont menée pendant plus de 30 ans les gouvernements de droite et ceux dits « de gauche » – de paver encore plus le chemin à l’extrême droite, plus que jamais dangereuse, en embuscade, qui est un danger mortel pour notre classe et pour la démocratie. Et une extrême droite qui ne cesse de se renforcer, de s’enraciner, y compris dans certaines couches populaires. Par désespoir. Par manque de solution à gauche…

Et pire, alors que ces dangers nous menacent et exigent notre unité, notre camp social est en effet divisé et affaibli. L’unité est indispensable, et une unité réelle. Pas une unité sans contenu ou une unité de circonstance ; pas une soi-disant unité faite de petits arrangements et de petits calculs politiciens qui donnent, à la fin, de petits résultats électoraux ; et des calculs politiciens qui aussi désorientent et démobilisent et qui alimentent le rejet de la politique quand ce n’est pas la démagogie du « tous pourris » du FN (qui, lui, est bien pourri !)

Il y a besoin d’une unité réelle, c’est-à-dire sur des bases claires, notamment en totale indépendance à l’égard des partis qui mènent la politique du Medef et de la finance. Y compris le PS – ou ce qu’il en reste. Et une unité avec un contenu, autour d’un programme et d’un certain nombre de mesures pour faire face aux urgences sociales, écologiques, démocratiques : une autre répartition des richesses ; l’augmentation des salaires, des pensions, des minimas sociaux ; travailler moins pour pouvoir travailler toutes et tous ; la défense de l’environnement ; une véritable démocratie ; etc.

Ce n’est pas le lieu ici, aujourd’hui, de développer mais ce programme devrait faire l’objet de discussions unitaires. On sait que c’est compliqué d’arriver à une telle unité mais c’est possible – on y est arrivés ici aux régionales de 2010. Mais au moins déjà faut-il en avoir la volonté.

Nous avons de sérieux désaccords entre nous. Mais nous appartenons au même camp social, et avec de nombreux points d’accord. Il ne s’agit ni de nier ni de taire nos différences. Mais elles ne devraient pas faire obstacle au moins déjà à une discussion entre tous pour essayer d’aboutir à la proposition commune de mesures d’urgences sociales, écologiques, démocratiques et économiques. Malheureusement, et il faut le dire sans langue de bois, il y a trop de calculs politiciens de poste, de boutique, trop de volonté hégémonique, qui empêchent un véritable échange constructif pour notre camp social.

Vous connaissez la situation : Mélenchon a mis tout le monde devant le fait accompli de sa candidature aux présidentielles. Et dans la continuité, FI [France insoumise] a décidé seule, unilatéralement, de se présenter partout aux législatives – sans en discuter avec qui que ce soit, y compris avec ses anciens allié du Front de Gauche. Le PCF a lui aussi annoncé depuis un certain temps ses propres candidats. EELV aussi (en alliance avec le PS – du moins ici. Ce qui est une catastrophe). LO aussi qui refuse comme d’habitude toute alliance et même toute discussion… On sait que les discussions au niveau national entre FI et le PC n’ont pas abouti. Au niveau de notre département, la simple tentative d’EELV de tenir une réunion de toute la gauche a échoué, notamment du fait du refus du PG et de FI d’y participer. Honnêtement, dans ces conditions, on voit mal comment il serait possible maintenant de redresser la barre et de s’engager dans des discussions qui pourraient mener à un véritable accord.

Néanmoins, nous, nous restons prêts pour des discussions. Nous n’avons pas encore totalement défini ici notre position sur des candidatures NPA aux législatives. En partie, cela dépend de la discussion de ce soir. Mais nous le disons clairement : nous ne tenons pas particulièrement à ajouter inutilement ici dans ces législatives de la division à la division.

Et, quoi qu’il arrive, il faudra tirer les bilans et préparer l’après-élections et nous préparer à l’offensive réactionnaire – et là nous aurons besoin de toute notre unité, et tout particulièrement de notre unité dans l’action, dans la lutte.


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