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Révolution et contre-révolution au Moyen-Orient

Perpignan 11 avril - Il y a quatre ans, le «  Printemps arabe  », renversant des dictatures soutenues depuis des décennies par l’impérialisme, a suscité un immense espoir non seulement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient mais également dans le reste du monde. Aujourd’hui, ce sont les contre-révolutions, comme en Egypte ou en Syrie, et les pires forces réactionnaires comme Daesh qui apparaissent avoir pris le dessus dans cette région bouleversée par un sanglant chaos qui remet en question les frontières issues de la colonisation occidentale. Faire le point sur la lutte des classes dans la région – et notamment sur la place du peuple palestinien – nous a semblé indispensable pour un parti internationaliste comme le nôtre qui non seulement a salué avec enthousiasme, en 2010-2011, les révolutions arabes mais qui exprime toujours aujourd’hui sa solidarité avec les peuples de la région en butte à la contre-révolution et notamment avec le peuple palestinien luttant courageusement contre l’Etat d’Israël pour arracher ses droits nationaux.

Pour ce faire, nous avons fait appel à notre camarade Julien Salingue, dont le parcours militant a conduit à mener des recherches universitaires sur cette région qui ont fait l’objet de plusieurs ouvrages. (Son dernier en date : « La Palestine d’Oslo ».) Vendredi 10 avril, après une longue interview donnée à une radio catalaniste Ràdio Arrels, Julien a tenu le soir même une réunion publique devant quelque quarante personnes, revenant sur la nature du « Printemps arabe » - et de ses objectifs, avant tout sociaux – et dressant un tableau très large d’une situation actuelle hautement contradictoire et de processus qui sont loin d’être achevés. Processus de destruction des Etats existants, de remodelage des frontières, de redistribution des cartes entre puissances, de la révolution elle-même ouverte il y a quatre ans et qui, malgré les reculs qu’elle connaît aujourd’hui, reste à l’ordre du jour. S’en est suivi un débat passionnant dans lequel Julien a pu préciser, en réponses aux nombreuses interventions et questions, que malgré les apparences actuelles dans des pays comme la Syrie ou l’Égypte et malgré l’émergence de monstres comme Daesh, le retour à l’ordre ancien était exclu. Et ce débat a pu continuer de façon plus informelle autour d’un pot convivial.

Une réunion et un débat qui tombaient particulièrement bien : le lendemain, à l’appel du Collectif 66 Paix et Justice en Palestine, une caravane de voitures BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) décorées aux couleurs de la Palestine a parcouru les rues de Perpignan – rejointe d’ailleurs spontanément par plusieurs jeunes des quartiers populaires qu’elle traversait – pour se retrouver devant un supermarché Carrefour afin de dénoncer auprès de la population la commercialisation de produits d’un Etat responsable de crimes de la colonisation et de l’apartheid en Palestine.


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