La première contre-réforme des retraites faite par un gouvernement soi-disant de gauche est dans la continuité de la politique menée par la droite. Evidemment pas question d’abroger les mesures antisociales imposées par les gouvernements précédents. Et à nouveau des cadeaux au patronat !
Une réforme de « justice sociale », prétend Hollande ? Une vaste fumisterie ! En allongeant la durée de cotisations et en augmentant les cotisations, ce sont les salariéEs et les retraitéEs qui, seulEs, paieront. Les salariéEs vont d’abord payer 5,6 milliards avec l’allongement de 41,5 à 43 ans de la durée d’activité. Les retraitéEs contribueront à hauteur de 2,7 milliards et leur pouvoir d’achat va continuer à baisser. Ayrault affirme que les salariéEs comme les entreprises sont impactés par les hausses de cotisations sociales. Foutaises ! Il a déjà promis aux patrons de prolonger le cadeau de 20 milliards fait l’an dernier et de baisser le « coût du travail ».
Après ce cadeau, ils vont profiter d’une nouvelle mesure d’allègement de cotisations sociales, cette fois sur la branche famille de la Sécu, pour compenser les 3,2 milliards découlant de leurs hausses de cotisation retraite. Qui va donc payer ces 3,2 milliards ? Le gouvernement envisage de compenser la suppression des cotisations familiales « employeurs » (cadeau supplémentaire de 35 milliards par an) par une hausse de la TVA ou de la CSG. Au-delà des retraites, c’est l’ensemble de notre protection sociale qui est dans le collimateur de Hollande.
Aucune des mesures présentées comme favorables aux salariéEs ayant subi des travaux pénibles, aux jeunes ou aux femmes ne compense les reculs découlant de l’allongement de durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein. Ce projet n’est ni amendable ni discutable, il doit être tout simplement retiré. L’argent existe pour financer les retraites sans amputer le pouvoir d’achat des salariéEs et des retraitéEs : en s’attaquant à la fraude fiscale, en mettant fin aux cadeaux fiscaux pour les plus riches, en garantissant le plein emploi : 5 millions de chômeurs en moins c’est 5 millions de cotisants en plus.
La journée du 10 septembre doit être la plus massive possible pour en faire le début d’une mobilisation unitaire d’ampleur, dans la durée, seule façon de faire reculer ce gouvernement à la botte du Medef.