Ci-dessous un article et son introduction parus dans la rubrique « Tribune libre » du tract du mois de mars 2015 du Comité NPA du Conflent.
Nous publions dans cette « Tribune libre » (ouverte à ceux et celles dont nous partageons le combat) l’article ci-dessous qui nous a été remis. Oui, les abeilles meurent intoxiquées. Intoxiquées par les produits commercialisés des multinationales agrochimiques, pour leur plus grand profit et avec la bénédiction des autorités censées les contrôler. Comment peut-on laisser les intérêts financiers de quelques grandes entreprises bouleverser si dramatiquement la nature, la nourriture, l’environnement et l’avenir de toute une population ?
Il faut en finir avec l’agriculture productiviste capitaliste qui extermine les abeilles, maltraite les animaux, tue la vie des sols, détruit les emplois et la santé des travailleurs de la terre, chasse les petits paysans de leur terre et produit une nourriture dangereuse pour la santé de tous.
Une politique agricole doit encourager une agroécologie paysanne - sans insecticides, pesticides et autres OGM – produisant des aliments de qualité distribués dans des circuits courts.
Cela pose l’urgence d’une autre société qui ne soit plus sous le contrôle d’une poignée de grands groupes capitalistes : une société écosocialiste, où les priorités de production et de consommation seront démocratiquement décidées par la population elle-même.
Pendant l’hiver 2013-2014, 1300 ruches sont déclarées mortes auprès des services départementaux compétents (DDPP) ; ce chiffre peut être multiplié par deux, voire plus sur le terrain.
Constat : Aux premiers froids (en novembre 2013), on trouve des tas d’abeilles mortes devant les ruches, certaines ruches meurent, les autres périclitent puis souvent disparaissent. Leur point commun : ruchers de montagne ou transhumant en montagne (souvent dans le Parc « naturel » Régional). Des analyses sont effectuées sur les abeilles et leurs provisions et envoyées au CNRS de Lyon pour les apiculteurs (GDSA) et au laboratoire d’Angers pour la DDPP. Résultats et interprétations de Marc Edouard Colin (docteur es science et chercheur en pathologie de l’abeille) : Plus de 80% des 26 échantillons testés présentent des traces d’intoxication. Les ruches ne meurent pas d’une maladie grave, on retrouve des insecticides, des produits anti-parasitaires de l’élevage, des produits utilisés pour désinsectiser les locaux d’élevage. « Les abeilles meurent bien intoxiquées. » Il est à noter que sur les mêmes échantillons (DDPP), le laboratoire d’Angers trouve beaucoup moins de molécules suspectes.
Au-dessus de Canaveille, un élevage de plus de 700 vaches pourrit la montagne, l’eau de Canaveille était impropre à la consommation durant des mois. L’intervention de la Préfecture (nettoyage et sécurisation) a permis le retour à la potabilité de l’eau. Mais un jeune installé en apiculture a perdu chez lui toutes ses ruches. Il n’est plus apiculteur et comme tous les sinistrés n’a touché aucune indemnisation.
L’élevage serait donc responsable ? Facile ! Les pouvoirs publics avec les lobbies phyto-veto-pharmaceutiques se satisfont pleinement d’un conflit apiculteurs-éleveurs qui leur permet de continuer la vente de produits de destruction massive.
Maintenant, les apiculteurs angoissés tentent d’éviter les portions de territoire où les abeilles meurent (Vallée du Cady, vallée de la Castellane…) mais les autres insectes sauvages disparaissent. Par exemple, les bousiers (petits coléoptères), dont le travail écologique est la destruction des bouses, sont les premiers touchés et prouvent la relation produits véto-insectes.
Les abeilles sentinelles de l’environnement nous font savoir que les cancers, Alzheimer… sont bien liés à l’industrie chimique qui non contente de les provoquer, les soigne avec nos impôts. Sauver nos abeilles, c’est protéger la santé de nos enfants.
Vapeur, membre du Collectif des apiculteurs sinistrés des P.O
Dessin Faujour BIODIVERSTE