Macron et Le Pen au second tour, c’est un résultat terrible pour les classes populaires. Le Pen se prétend la candidate du peuple, la candidate « antisystème, mais le projet politique qu’elle incarne est avant tout celui d’un nationalisme exacerbé qui ne remet en cause ni le capitalisme ni le libéralisme qui alimentent depuis des années les inégalités et la précarité. Le Pen est notre pire ennemi : Pas une seule voix ne doit se porter sur elle !
Dimanche 7 mai, le choix sera difficile : beaucoup voudront faire barrage au FN en votant Macron, mais Macron est l’héritier direct de la politique libérale des gouvernements Hollande, le roi de la précarité, de l’uberisation. Et ce sont bien les politiques d’austérité et sécuritaires, en particulier quand c’est la prétendue gauche de gouvernement qui les a portées, qui sont la cause de la montée du FN. Macron n’est pas un rempart contre le FN, sa politique ne fera que le nourrir. Pour faire reculer durablement ce péril, il n’y a pas d’autre solution que de reprendre la rue.
Reconstruire une perspective politique pour les classes populaires
Les partis au pouvoir depuis 60 ans, PS et Républicains, sont éliminés du second tour. C’est le signe d’une grande crise politique, du ras-le-bol de la population pour les politiques menées depuis des dizaines d’années, du ras-le-bol face au chômage, à la pauvreté, etc.
Mais ces déconfitures ne profitent malheureusement pas à une gauche plus combative. Le score de Philippe Poutou, notre candidat, est faible, avec 1,10% et 400 000 voix. C’est le reflet des difficultés des classes populaires à défendre leurs intérêts et à remettre en cause le système. Plus globalement, la gauche sort en grande faiblesse de cette élection, avec moins de 30% des voix. C’est fondamentalement le résultat de la politique du PS au pouvoir.
Mais nous sommes fiers d’avoir bousculé la campagne en dénonçant le FN, Fillon et Macron, en montrant que les exploités avaient quelque chose à dire dans cete campagne. Nos vies pas leurs profits ! Tous ces éléments montrent l’importance d’un parti pour les exploités et opprimés. Un parti combattant pour en finir avec le système capitaliste, pour porter le projet d’une société débarrassée de l’exploitation et de toutes les oppressions.
Cette bataille-là, ni Hamon ni Mélenchon n’ont voulu la mener dans cette élection, l’un ne voulant pas rompre avec l’Union européenne, les institutions et le PS, l’autre reprenant à son compte les drapeaux tricolores et les « Vive la France ! »
C’est la responsabilité de tous ceux qui affirment combattre en faveur des classes populaires, contre l’extrême droite et les politiques néolibérales, de s’atteler à la construction, avec celles et ceux « d’en bas », d’une véritable alternative de gauche qui rompe avec ce système pour faire face aux urgences sociales, démocratiques et écologiques.
L’heure est à la mobilisation
Nous souhaitons que, comme en 2002, des manifestations soient organisées contre le FN. Pour un mouvement anti-FN large et unitaire, rassemblant l’ensemble du mouvement social (associations, partis, syndicats…) et luttant tout particulièrement contre le racisme et la xénophobie, pour l’égalité des droits aux côtes sans-papiers, des migrantEs.
Mais nous voulons aussi préparer les mobilisations nécessaires, unitaires et puissantes, contre la politique de Macron, qui a d’ores et déjà promis de casser le Code du Travail par ordonnances, c’est-à-dire sans passer par le Parlement. Une sorte de 49-3 permanent ! C’est cette riposte que nous voulons construire, dans les quartiers populaires, dans les entreprises, dans les mobilisations, dans l’action quotidienne. La manifestation du Premier Mai est la première échéance.
L’avenir reste bien à la contestation de ce système capitaliste, toutes et tous ensemble !