Avec les attentats terroristes du 13 novembre, suivis de la prolongation de l’état d’urgence, l’atmosphère générale s’est obscurcie. Un climat de peur et d’angoisse, ponctué d’irruptions de haine xénophobe, s’est installé aux dépens des marques de générosité et de solidarité qui avaient commencé à gagner du terrain. Les sans-papiers déboutés du droit d’asile en sont directement les victimes. Avec cela, le gouvernement et la préfecture en rajoutent. Les sans-papiers n’auraient pas « vocation à demeurer sur le territoire » parce qu’ils ne seraient pas « en besoin manifeste de protection ». Ce ne seraient pas de vrais réfugiés et devraient donc être contraints de retourner dans leur pays d’origine. Les autorités préfectorales sont pourtant bien placées pour savoir que les personnes originaires des pays du Caucase,
Russie, de Mongolie ont fui leurs pays parce qu’elles y étaient menacées de rackets, de sévices ou de mort. Ces personnes n’ont pas tout sacrifié : maison, travail, famille, amis… pour le plaisir de s’installer dans notre pays. Ne soyons pas dupes du discours sécuritaire du gouvernement. Les sans-papiers déboutés du droit d’asile vivent dans la galère, parfois depuis des années, et s’accrochent à l’espoir d’être reconnus comme de vrais réfugiés pour vivre enfin comme des êtres humains.
La période de Noël est propice à la générosité et la solidarité. Profitons-en pour informer, sensibiliser la population sur la situation qui est faite aux sans-papiers, et pour continuer à porter l’idée d’une France véritablement terre d’accueil.
(*) Asti, Bouge-Toit, CGT, Cimade, CNT, CNT-SO, CUP, FSU, LDH, MRAP, NPA, PCF, PG, Resf, Solidaires